Article rédigé par Laure Deflandre, psychologue
« L’optimisme est une doctrine philosophique d’après laquelle le monde est bon et le bien y tient plus de place que le mal ».
L’optimisme n’est pas une « pensée magique », mais plutôt un état d’esprit qui a de multiples bénéfices à la fois sur la santé physique et la santé psychique.
L’optimisme, c’est s’autoriser à envisager une tournure favorable aux événements et agir dans ce sens ; il est bénéfique sur le plan social, mental et sur la santé. Etre optimiste construit de bonnes relations avec autrui et rend les expériences du quotidien plus agréables.
Voici quelques bénéfices d’un état d’esprit optimiste :
- Allongement de l’espérance de vie
- Moins de dépression
- Plus de résistances physiques
- Bien-être mental
- Permet de mieux gérer son stress
- Aptitude naturelle à créer des relations plus fortes
- Aide à ressentir un meilleur contrôle de soi et de ses choix/décisions
- Permet d’entretenir une bonne estime de soi-même
- Etre plus satisfait de ses relations et de sa vie
- Plus de réussites dans tous les domaines
- Etre naturellement plus serein et plus confiant
- Etre plus actif
C’est à partir des années 90 que les mécanismes de l’optimisme sont étudiés en neurosciences. Les données reposent sur l’effet placebo, les rémissions spontanées, les bienfaits physiologiques du rire et les conséquences du moral sur le vieillissement. Les résultats montrent que l’optimisme et les émotions agréables semblent jouer un rôle positif sur la santé.
Les travaux en neuropsychologie ont démontré que les événements de vie, qu’ils soient positifs ou négatifs, s’inscrivent dans le cortex préfrontal, siège de l’intégration des expériences. Chaque individu utilise une partie de son cerveau plus que l’autre. Dans l’hémisphère gauche s’inscriraient les émotions agréables, la joie. Quant à l’hémisphère droit, il serait le siège des affects négatifs tels que la tristesse, la peur, les ruminations, les pensées irrationnelles, la perte d’estime de soi, etc.
En chimie, une nouvelle spécialité médicale fait son apparition : « la psychoneuro-endocrino-immunologie », dédiée aux relations corps-esprit. De ce postulat, en 1998, le professeur de l’Université de Pennsylvanie, Martin Seligman, lance une nouvelle discipline psychologique consacrée aux aspects positifs de l’existence, nommée « la psychologie positive ». Elle fait appel aux ressources morales et au dynamisme des individus afin de développer chez eux ce qui va bien ( forces, capacités, qualités). L’objectif étant de développer les outils et les appliquer au plus grand nombre afin de limiter l’anxiété, la souffrance, la dévalorisation, le pessimisme. Son principe règne sur le fait qu’il ne faut pas se gâcher la vie à ressasser les problèmes, mais plutôt chercher à l’égayer en recherchant les bons côtés des choses. Elle a pour objectif de développer la capacité de donner du sens à nos actions (avoir des objectifs clairs et précis) et d’être responsable de ce que nous pouvons changer.
Selon Seligman : « ce qui conduit au bonheur serait l’engagement dans une relation amoureuse, une famille, un travail, donner du sens à nos actions, se servir de ce que l’on a de mieux en soi pour contribuer au bien-être des autres. »
Quelques exercices peuvent vous aider à développer un état d’esprit optimiste
Noter dans un journal (au moins 1 fois par semaine) les événements positifs que vous avez vécus et comment vous y avez contribué.
Noter les moments de doutes, d’inquiétudes et de stress. Le fait d’écrire ses pensées et ses émotions négatives permettra d’identifier les événements déclencheurs. L’objectif étant de changer les pensées négatives de manière positive.
- Ne pas sur généraliser : tout n’est pas noir ou blanc. Il existe la plupart du temps des solutions intermédiaires.
- Eviter la personnalisation : il ne faut pas penser que tout ce qui va mal est automatiquement de sa faute
- Rationaliser : trouver des pensées alternatives aux pensées négatives.
- Éviter le catastrophisme : éviter de tout dramatiser
- Eviter les prédictions de l’avenir
- Se dire des choses positives à propos de soi-même de façon régulière
- Avoir une bonne estime de soi
- Essayer de nouvelles activités, « sortir de sa zone de confort » (ex : faire du théâtre, visiter une ville ou un pays inconnu, lire un genre de livre que vous n’avez encore jamais lu, jouer d’un instrument de musique, apprendre une langue étrangère, etc)
- Etre plus à l’écoute des autres et de soi-même
- Explorer son côté créatif (dessiner, écrire, peindre)
- S’entourer le plus possible de personnes optimistes
- Se fixer des objectifs qui ont un sens pour soi-même : chaque objectif atteint, qu’il soit petit ou grand, fera gagner confiance en soi et augmentera son estime personnelle et enrichira votre vie de façon positive.
- S’amuser : sortir, rire. S’amuser tend à être plus heureux dans sa vie et plus positif.
- Rester en bonne forme physique (pratiquer du sport régulièrement)
- Manger sainement
Pratiquer une activité physique
La pratique d’activités corporelles aide à mobiliser son corps, à mieux gérer son stress, à savoir comment se relaxer, se détendre musculairement et mentalement.
- Le yoga : aide à se concentrer sur sa respiration.
- La méditation : augmente la conscience de soi
Le développement du positivisme prend du temps, en effet, la manière de penser se construit avec le temps, l’éducation que l’on reçoit, le parcours scolaire et les expériences de la vie. Les pensées négatives maintiennent une vie routinière, empêchent de ressentir le monde et d’être bien au contact des autres. Il est important de rester ouvert d’esprit et d’être conscient de ce qu’il se passe autour de soi.